Luthière, c’est un métier qui fait rêver.

C’est d’abord un artisanat au service de tous les musiciens du quatuor. Esther, la luthière, le pratique depuis plus de vingt ans. Depuis l’enfance elle aime la musique et commence à jouer du violon à l’âge de 7 ans. L’école de musique, les orchestres, la musique de chambre et une abondante consommation de concerts confirment ce qui est entre-temps devenu une passion. Mais Esther aime aussi courir dans la forêt et reconnaître les essences de bois. Et puis elle avait fabriqué un premier violon de papier à l’âge de dix ans. Parce que tout ce qui est technique l’intéresse (et donc aussi comprendre l’origine du son), elle se décide, au sortir du gymnase, pour un apprentissage de luthier. Les études de latin sont d’ailleurs indispensables pour déchiffrer les étiquettes de maîtres italiens!

Son CFC en poche en 1997, elle poursuit avec une Maîtrise Fédérale qu’elle obtient en 2002, première femme de Suisse à obtenir le titre de maître luthier. Après avoir été associée pendant plusieurs années, elle décide de s’installer à son compte tout près de la gare à Lausanne, puis depuis 2020 au coeur de la ville, où elle soigne les instruments qu’on lui confie et ceux qu’elle restaure. Elle a émaillé son parcours de plusieurs formations continues  dans la restauration, le vernis, l’optique ou l’acoustique avec par exemple les spécialistes de renom Jean-Jacques Fasnacht, Christine Marmy, John Dilworth, Tim Baker, Derek Wilson, Gudrun Kremeier, Mark Robinson, François Perego ou Pascal Gaillard.

Aujourd’hui, la luthière restaure les instruments, avec la même curiosité et le même enthousiasme pour leur jeu et pour leur compréhension que lorsqu’elle a taillé ses premiers chevalets et ajusté ses premières âmes. L’amour du détail, de la précision du geste, et surtout la perspective de faire vibrer à nouveau de nobles et anciens objets, la portent au quotidien.